Dès sa mise en service, le tunnel du Saint-Gothard, ouvrage majeur d’une longueur de 57 kilomètres, accueillera le trafic marchandises. Dans l’attente de ce moment, nous avons accompagné un mécanicien de locomotive sur la ligne de montagne actuelle, d’Erstfeld à Cadenazzo et retour. Voici un point de vue exclusif, livré depuis la cabine d’une Re 420.
Départ à Erstfeld. Point de vue sur le Bristen, emblématique du canton d’Uri. Après Erstfeld, la montée commence, avec une pente de 26 pour mille. Cela signifie que le train monte une dénivellation de 26 mètres sur une distance au plat de 1000 mètres.
La voie passe encore en contrebas de l’autoroute. Plus loin, le mécanicien la surplombera le plus souvent.
D’Erstfeld à Cadenazzo, le train franchit 8 ponts et passe sous 22 tunnels. Le tunnel du Saint-Gothard, le tunnel du Pfaffensprung et les quatre tunnels hélicoïdaux du versant sud ont été percés à la machine. Tous les autres l’ont été à la main.
Avec ses 15 003 mètres, le tunnel du Saint-Gothard est le plus long de ces ouvrages. Il va de Göschenen à Airolo, la gare la plus haute des CFF, située à une altitude de 1141 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le train franchit également le pont de l’Intschireuss, le plus haut des ponts des CFF avec ses 77 mètres.
Les chutes d’eau croisées, rayonnantes, impressionnent le voyageur immédiatement aux abords des voies de la gare de Biasca.
Nous sommes arrivés à destination. Le temps n’est pas toujours le même des deux côtés du Saint-Gothard. Le massif du Saint-Gothard est une frontière météorologique.
Avant de repartir pour Erstfeld, les wagons de La Poste Suisse sont attelés au train.
Voici le «bureau» d’un mécanicien: la cabine d’une Re 420.
On se connaît.
Sur la ligne du Saint-Gothard, le train traverse trois fois la Maienreuss. Le mécanicien passe aussi trois fois par Wassen, et voit donc son église autant de fois.
De retour à Erstfeld. Un des 17 trains d’extinction et de sauvetage des CFF y est stationné.
Photos: Miriam Wassmer